Chapitre 7

KrySsioN

Chapitre 7

«　So close no matter how far, 

Couldn’t be much more from the heart. 

Forever trusting who we are, 

And nothing else matters　»*

                                                          Metallica - Nothing else matters

     *«　Si proche peut importe la distance,

Sa ne pourrais guère être plus prêt du cœur.

Croyons éternellement en ce que nous sommes,

Et rien d’autre n’a d’importances　»

«　 Tu es sure que c’était bien elle ?

- Absolument ! Je reconnaitrais sa voix entre mille ! Tu peux la localiser ?

- Ce n’est pas si simple, Kyles… chercher quelqu’un qui peut être n’importe où dans le monde est très épuisant pour moi…

- Hum, je comprends…

- Tu m’as dit neuf jours, c’est bien ça ?

- Ouais.

- Alors on a neuf jours pour les trouver.

- Elle souffre, je ne peux pas rester sans rien faire et attendre que le temps passe !

- J’ai pas dit qu’on allait rester à rien faire. Tu vas essayer de lui reparler comme tout à l’heure.　»

Entendre encore les souffrances de Naïlys, sans que je ne puisse intervenir me semblait impossible. Mais que faire de plus ? Qu’est-ce que cette ordure pouvait bien lui faire subir ? Rien que d’y penser mon corps frémissait. 

«　- Kyles, ça va ? T’es toute pâle…

- Heu… ouais, ouais, je me pose des questions, c’est tout.

- Tu sais, Sherlay étant morte, on peut aller chez toi si tu veux. Il n’y a plus de danger.

- Ouais, ok.　»

Savannah me prit par la main et nous partîmes.

Une fois arrivées à la maison, mon cœur se serra. Tout me faisait penser à elle : la télévision, première chose que l’on avait achetée en emménageant. La table que je lui avais fabriquée, elle était une grande fan du manga Nana, alors pour lui faire plaisir, je lui avais fait la même que dans ce manga. Ses tableaux… elle peignait si bien, cela faisait longtemps que je ne les avais pas tant contemplés…

«　- Kyles ?

- Ouais, je suis au salon.

- Qu’est-ce que tu fais ? Ouah ! Quelle magnifique peinture ! Qui l’a faite ?

- Naïlys…

- C’est vraiment beau !

- Elle l’a faite quand elle est venue habiter chez moi, il y a trois ans. C’est la plage où l’on s’est rencontré. Elle disait… elle dit, que c’est ce jour là, à cet endroit, que je l’ai fait renaître et découvrir le véritable amour…

Savannah contemplait le tableau, les yeux remplis de larmes.

- Hey ! Mais faut pas se mettre dans cet état-là !

- Désolée… mais tu le dis d’une façon si… je sais pas comment dire. Et puis, je suis une fille sensible moi.

- C’est rien, t’inquiètes.

- ça te dérange si je fume ?

- Nan, du tout.

- T’en veux une ?

- Nan je fume p… quoi que si en fait, je veux bien.　»

Durant plusieurs heures, Savannah me posa des tas de questions sur moi et Naïlys. Elle me demanda de lui expliquer l’histoire de notre rencontre sur cette plage.

Cette nuit là vers trois heures je me réveillai. J’avais encore fait ce cauchemar.

Je me levai, et allai dans le petit studio que j’avais fait dans notre maison. Un lieu calme, sans aucun bruit, aucune fenêtre, un lieu où j’aimais me retrouver seule. Dans cette pièce au coin gauche il y avait une table de mixage. Dans le coin droit il y avait deux amplis Marshall de 500 watts pour la basse et deux Vox de 500 watts également pour la guitare, au fond il y avait la batterie. Une Tama avec double caisse, le même modèle utilisé par Lars Ulrich, le batteur de Metallica, durant la tournée du World Magnetic Tour. Et sur les murs, mes guitares. Du coté des guitares électriques il y avait : Une Gibson Les Paul Custom de 1973 noire, une Flying V rouge, une LDT EST F-50 noire, une Cort noire au motif de tête de mort et serpents et une Maison SL-Series blanche avec plein d’étiquettes de bières collées dessus.

Du côté des basses il y avait : une LDT ESP AX-104 noire et une Gibson SG rouge.

Plusieurs posters étaient accrochés sur les murs insonorisés : Metallica (bien sur) Iron Maiden, Ozzy Osbourne, Slipknot, Anthrax, Megadeath, Slayer, Rammstein, Marilyn Manson et plein d’autres grands noms du metal.

Je m’assis sur l’un des tabourets derrière la table de mixage. Est-ce que un jour je rejouerai avec mon groupe ? Est-ce que je pourrai ravoir une vie ‘’normale‘’ ? Est-ce que Naïlys allait bien ? Est-elle toujours en vie ? Pourrais-je la revoir un jour ? Si oui, quand ce jour arriverait ?

Il ne restait plus que huit jours maintenant. J’avais tellement peur pour elle. J’avais peur de la contacter, de l’entendre souffrir sans pouvoir y faire quelque chose.

«Kyles ? … est-ce bien toi ? … tu es là ! Je ne rêve pas ! Je te vois dans le studio de notre maison…. Que fais-tu ? Penses-tu encore à moi ? J’ai peur de te perdre… aide moi… j’ai mal ! Je t’en prie, viens me libérer de ce monstre ! Va la voir elle, elle saura t’aider à me trouver… Mme Ori… la guérisseuse … je ne peux pas te dire où je suis, il m’en empêche ! J’ai froid… j’ai peur … aide moi je t’en supplie ! Il reste huit jours… huit… seulement huit… jour… Non !!!　»

«　Maintenant, à moi de te parler un peu, cher Kyles Wolf ! Tu te souviens de moi ? Je suis Steeve, Steeve Rezord l’ex à ta petite copine, celui que tu as plongé dans le coma durant trois putain d’années ! Tu me croyais mort n’est-ce pas ? Avant que tu partes il y a trois ans, quand tu m’as laissé baigner dans cette marre rouge, je t’ai dit une chose. Une promesse de me venger et de la faire souffrir durant neuf jours ! Pourquoi neuf jours me demanderas-tu ? J’ai mes raisons, tu verras comme cela est amusant ! A oui tu dois sûrement te demander comment je fais pour te parler n’est-ce pas ? Hum nous avons plus de points communs que tu ne le penses ! Tu es en colère, hein ? Je le sens. Tu es en colère car tu n’arrives pas à me répondre, tu ne maitrise pas bien ça encore. Maintenant je te laisse réfléchir à tout cela ! A dans huit jours ! »

Je ne comprenais plus rien, qu’est-ce qu’il pouvait bien ce passer ?

Ha, et puis ces maux de tête !

Mme Orianthina ? Il faut que j’aille la voir, elle pourra peut-être m‘aider à retrouver Naïlys. J’espère que cette vielle peau est douée !

Huit jours. Il me reste seulement huit jours. Pourquoi huit ?

«　- Ky’ ?

- Qu’est-ce que tu veux ?!

- Que t’arrive t-il ? Tu m’as l’air bizarre.

- Bizarre dis-tu ? Ma copine s’est faite enlever par un psychopathe à cause de toi. Tout ce qui arrive à Naïlys est de ta faute.

- Ma faute ? Ça c’est le bouquet ! C’est Sherlay la fautive, pas moi ! Elle me contrôlait je te rappelle ! J’ai jamais voulu ça moi. Et puis qui t’a sauvée au Z.H ? Si je t’avais pas fait sortir de là dedans, tu serais morte à l’heure qu’il est…

- Et QUI a dit à Steeve où j’étais et par conséquent où était Naïlys ?　»

Des larmes commencèrent à rouler sur ces joues. Qu’est-ce qu’elle pouvait être émotive !

«　- Je suis désolée. Kyles, qui a-t-il en toi ? Je voudrais comprendre. Te comprendre.

- Des boyaux, des choses noires… Tu peux pas me comprendre. Personne ne peut me comprendre. A part elle.

- Je peux essayer au moins. S’il te plait　»

Savannah me prit la main droite et ferma les yeux.

«　Vide ton esprit, ne pense absolument à rien s’il te plait.

- Comment tu veux que je fasse ça ? Personne ne peut le faire…

- Kyles ! Essaye.

- Hum, ouais.　»

Un courant d’air glacial me traversa. Je revis des moments de mon passé que je m’étais forcée d’oublier : il y a deux ans quand, Naïlys et moi avons été électrocutées. Il y a trois ans le suicide de ma meilleure amie. Puis quelqu’un que je ne connaissais pas. Un homme dans les vingt ans, qui avait l’air plutôt riche, il avait de nombreuses bagues en or, un grand manteau de fourrure noir. Il était accompagné d’une femme magnifique du même âge, très bien habillée, elle portait également un manteau de fourrure qui lui était blanc à pois noir, de la fourrure d’hermine sûrement. Elle avait un tatouage sur la nuque… un «　K　». Elle tenait par la main un enfant. Une petite fille qui devait avoir deux ou trois ans. Elle était brune avec des yeux gris/bleu. Elle… mais cette fille ! C’était moi ! Alors ces gens doivent être mes vrais parents.

La petite fille s‘assit… enfin plutôt, je m’assis dans une sorte de vaisseau au côté de trois autres enfants, une fille blonde aux cheveux long qui pleurait toute les larmes de son corps, deux garçons, un brun les cheveux coiffés d’une crête l’air méfiant et un blond aux yeux couleur océan qui me dévisageait. Puis cette vision s’arrêta là.

«　- J’en étais sure !

- Sure de quoi ?

- Que c’était toi ! La blonde que tu as vue s’était moi !

- Je comprends, t’es vraiment toujours entrain de pleurnicher toi ! Et ces gens c’était bien mes parents, n’est-ce pas ?

- Oui. Ton père Kohly, prince de Zéphyris et ta mère Roxy princesse de Kryssion.　»

***